29.9.08

Firefox s'encanaille

Voici ce qu'il m'a dit l'autre jour:



"Un rapporteur de plantage"? Si ça continue comme ça, quel autre genre de liberté de lexique se permettra-t-il? Il va tu se mettre à m'appeler "manne"? Va-t-il s'exclamer, en ses fenêtres d'avertissements, lors de ses défaillances occasionnelles: "AH FUCK!! ME SU FOURRÉ!"

Je suis toute pour l'évolution de la langue mais en gardant une certaine forme, tout de même.
Moi et lui, après tout, ne sommes pas encore assez intimes pour l'adoption de ce registre un peu trop familier à mon goût.
Et j'ai jamais aimé les rapporteurs.

23.9.08

Stress & Anxiété, III

Hier, en analyse de texte, je me suis plantée. J'ai dit des bêtises. J'ai été le cancre. J'ai tout fait à
l'envers, croche, je suis restée en surface, j'ai tout loupé.
En entendant les fruits prodigieux des réflexions collectives des autres groupes, mon orgueil ne fut pas seulement atrocement meurti en un de ses points les plus vulnérables, mais je fus de plus saisie d'une peure atroce; et si mon regard de lectrice était superficiel? Et si je n'avais pas de talent dans l'analyse de texte? Et si j'étais une littéraire médiocre? Et s'il était trop tard pour y remédier?
Il est vrai que depuis trois semaines, je ne fais rien.
Mais tout de même, je ne le digère pas. Littéralement.

Je viens de passer une heure à chercher des références afin de pallier à mes lacunes. Je tremble, j'appréhende le pire en fait de résultats.

D'un autre côté, il est probable que je revête ainsi mon avenir académique de si sombres linceuls seulement à cause d'une légère égratignure à ma fierté, encore une fois. Ou que, d'une manière naïvement prétentieuse, je reste pantoise et confuse devant des idées qui n'ont pas eu le bon goût et l'à-propos de naître en mes méninges auparavant d'être exprimées par les autres.

Orgueil mal placé? C'est, dans tous les cas, un excellent incitatif au travail.

19.9.08

Mon premier contrat d'édition

Cher auteur,
Chère auteure,

Qui, moi?!

Veuillez trouver ci-joint une version .pdf du contrat d'édition qui vous liera officiellement à
Mœbius pour avoir publié un de vos textes dans le numéro 120, sous le thème «L'espérance de vie».

Oooooouéééé!!!

Ce numéro, piloté par Patrick Brisebois, doit paraître à l'hiver/printemps 2009.

Piloté par l'ineffable Patrick Brisebois*?! Mais mais mais, je suis au comble des honneurs! Descendez-moi des nues, quelqu'un!

[...]D'ici quelques mois, vous en recevrez à votre tour une copie signée par M. Giroux accompagnée d'un chèque au montant de 20$ par page imprimée dans la revue.

Oh boy, tasse-toé Ponson**, parce que, here i come, escrivaillaine payée à la page!

Maintenant que je vous ai étalé mes ingénus enthousiasme et fiertée, je vous promet que j'en parlerai plus.***

*Ah ouais, j'étais pas au courrant, d'ailleurs...
** Du Terrail
*** Ça qualifie pas comme un chleuasme ça, hein?

17.9.08

Moments proustiens, I

Dans mon cours d'histoire du théâtre de l'Antiquité au XVIIe. En écoutant discourir sur les Grecs et de la Vertue grecque, l'agôn, je songe aux sévères philosophes de l'époque, Aristote, Platon et compagnie. Ces compères me font dériver aux mathématiciens grecs, les Euclide, Pythagore, Archimèdes... Ces austères compères me rappellent ma propre incompétence en cette science. Cela me remémore le moment où j'ai le plus souffert de cette incompétence, la 4ème et 5ème année du secondaire, où j'étais obligée de suivre des cours de maths fortes. Par association, j'en viens à me rappeller d'un jeune homme K.... V...., qui était sans aucun doute brillant, mais qui se comportait d'une façon éminement méprisante, voir même haineuse à mon égard.
Je n'ai d'ailleurs jamais compris les prémisses de cette haine, outre nos diamétrales oppositions en rapport à certains sujets; j'étais une révoltée, théâtrale dans son discours, isolée par sa singularité. Il était un docte et froid personnage, peu loquace certes mais apprécié de ses congénères pour son intelligence tranchante et un type d'esprit ingénieux mais fort sec.
Son bon souvenir me rappella un incident qui me fut particulièrement pénible et dont les contours me sont à ce jour fort vagues. Je suis, comme d'aucun le sait, légèrement sourde. Je fais souvent répéter les gens et j'abhorre le téléphonne dû à ce léger déficit auditif.

Dans une classe de morale, qui venait de changer de nom pour la énième fois, j'avais fait une inervention qui interrompait peut-être son propre commentaire, mais qui visait à y ajouter, à y renchérir, si je me rappelle correctement.
Il me répondit quelque chose de confus; je demandai "Quoi?". Il répéta, mais j'étais toujours dans l'incompréhension: "Comment?". La troisième fois fut fort claire: "TA GUEULE, Léa!". La classe rit. La professeur, personne légèrement sotte, (que j'ai d'ailleurs croisée quelques années plus tard à une clinique d'expérimentations pharmaceutiques rémunérées), saisissant que cette insolente brimade obtenait l'approbation générale, (je me rappelle son regard sans direction aux yeux ronds, vitreux, alors qu'elle délibérait à savoir si l'action, selon la sanction qu'en faisait la classe, était réprimandable ou non) continua son cours.

L'humiliation fut terrible.

Malgré la chaîne d'idées que j'ai longuement étalée ici, la scène s'est représentée toute de suite dans ma mémoire, j'ai eu à la subir encore une fois.
Je ne dis pas "une deuxième fois", c'est un souvenir assez récurrent...
Mais cette fois-ci, il était empreint d'une force, d'une soudainneté qui m'assommèrent, commotion redoublée par le point auquel il était imprévu.

Devant cette scène mentale, surimposée à l'image du Théâtre de Dionysos projettée sur l'écran, j'ai dû refouler des larmes.
***
(Je ne sais pas si le dévoilement de ce souvenir honteux m'en soulagera.
Beaucoup d'éléments de mon passé me sont douloureux et il me semble que de les ressaser, contrairement à la logique psycho-cognitiviste, ne me les rend pas plus doux ni faciles à supporter.

Comment désammorce-t-on la tristesse de jadis?)

3.9.08

Les préoccupations

Je suis préoccupée. Beaucoup de rengaines idiotes obstruent mon espace mental, je voudrais faire le ménage là-dedans comme dans les vieux papiers. Mes remises en questions elles-mêmes se sont tranformées en petites routines, je retombe toujours dans les mêmes chiâlements internes ratiboisés... Je vous jure, ça fait stagner; besoin d'air. L'inconfort et le mal-être sont devenus, plutôt que des incitations énergiques à l'action, des motifs vivifiants de création, ils sont devenus de mauvais habitudes, des ritournelles usées, l'aiguille a râpé par-delà la cire . Je me répète sans cesses ces frustrations et ces ressentiments, je me fais penser à une vieille qui se lamente dans un cycle infini de récriminations.
Y'était temps de rentrer à l'Uni, mais dans mes premiers cours, je me suis sentie agitée, pressée vers la fin sans que rien ne m'attende au terme de la séance.
Récemment, cette agitation mentale, ces préoccupations, s'imiscent dans ce qui en avait toujours été épargnés, la lecture, les cours... Pas l'amour, quand même.

Vous les connaissez, mes petits tourments intimes. Vous les répètera-t-on? J'me trouve grosse-et-laide, regarde les autres belles jeunes filles, alors fais du sport, mange bien. J'me trouve médiocre et ratée, fais quelque chose, sort de l'immobilité, alors bouge. J'me trouve désorganisée et insatisfaite, alors corde ton temps, tes occupations, améliore tes conditions de vie. J'me trouve peu aimable et peu aimée, alors guéris ta tête, va au psycho, soit gentille. J'me trouve incapable d'avoir des idées, d'être inspirée... Tiens donc, pourquoi?...

Comment faire trébucher ces pensées circulaires? Une bonne jambette?

2.9.08

Les Trompettes de la Renommée

Ce matin, au premier cour de cette première session de mon premier Bac. Jeune dame aux yeux émouvants, du genre oriental-doux extra-cils, me dit: "Je te reconnais! Tu étais dans un de mes cours il ya deux session!"
- Euh...
- Oui oui, tu faisais toujours des analyses très poussées quand il y avait des discussions! Tu étais dans quel programme?
- Mais c'est pratiquement impossible, j'étais en propédeutique cette année dernière...
- Tu n'étais pas dans la classe de Littérature du Monde?
- Hum, non, impossible, tu vois, ce ne devait pas être moi!
- Si si, je suis sûre...
- Mais pourtant je ne faisais que des cours préparatoires l'an passé, alors c'était pas moi...
- Mais tu n'a pas pris de de cours de littérature du tout, alors?
- Ben, euh, oui, Lecture du Roman avec S... V...
- AH!! Voilà! Je t'ai reconnue! C'était bien toi! Tu faisais vraiment d'excellentes remarques!
- Hihihi!... ben hum... merci?

***

Hier au soir, attablés l'un devant l'autre:
- Tu vois, moi, je n'ai rien dont me vanter.
- Ben... Euh... Tu peux te vanter de vivre une vie normale, en te nourissant, travaillant et étudiant, c'est quand même plus qu'on pense!
(Légèrement piquée:) - Wow, tu me flattes là, Chéri!

***
Facebook, lui, m'apprend que si je suis classée dans les meilleurs rangs en ce qui concerne l'alcoolisme, la bamboche et l'amabilité pour une journée (cette bonne blague!), en revanche je suis bonne dernière en ce qui concerne ma serviabilité (hmpf) et surtout mon assiduité aux études. Je dois effectivement être une bien piètre étudiante si je n'ai eu que des A à ma session précédente et que ma moyenne se cote présentement à 4,1 ...