tag:blogger.com,1999:blog-6797107089672644462024-03-05T21:06:43.232-05:00Vue du bocalMadame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.comBlogger67125tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-19339333265285569432010-12-09T15:03:00.003-05:002010-12-09T15:52:47.413-05:00Des pies et des confituresAujourd'hui, en redescendant du huitième étage du pavillon Lionel-Groulx après une tentative infructueuse de récupération de travail, ma botte s'est prise dans la rainure d'une marche et j'ai déboulé tout le pallier. Rectifions: la semelle, fort rigide, n'a pas plié comme mon cortex moteurle prévoyait; s'ensuit une compromission de mon équilibre, entraînant une chute douloureuse, (et humiliante) des huits marches de ladite section d'escalier. Ayant émis un cri, deux jeunes hommes se sont enquis de mon état. Je les ai rassurés et congédiés assez brièvement, parce que je ne voulais pas qu'ils constatent trop longuement les larmes qui affluaient à mes yeux.<br /><br />À la deuxième tentative, j'ai pu récupérer le travail convoité, pour me rendre compte de sa note, fort médiocre à mon avis.<br /><br />Pour moi, B, c'est médiocre.<br /><br />Parce que j'ai, lorsque j'y ai investi le travail, toujours eu des A.<br /><br />Sauf en Dessin Animé, le premier vrai échec, qui a marqué le début de ma désintégration.<br /><br />Les bons résultats, ont, pour moi, toujours été lié à une certaine conception que je me fais de moi. Je suis sensée, de façon immanente, intrinsèque, pérenne, être bonne à l'école sans effort. Être la fille intelligente. Celle qui assimile. Que les professeurs aiment.<br /><br />Quelque chose s'est passé qui a brisé ce mythe ainsi que sa réalisation.<br /><br />Évidemment, le manque de travail y est pour beaucoup. Mais il y a aussi le manque de motivation et la grande baisse de tolérance face à l'attitude d'obéissance qui est exigée de moi. Ces deux notions sont étroitement liées: c'est qu'il y a une contradiction inhérente pour moi entre la motivation et le résultat obtenu.<br /><br />C'est-à-dire que je ne peux me motiver que quand je m'approprie le savoir qu'on m'impartit, lorsque je le fais miens, que j'en fait jouer les rouages vers de nouveaux horizons intellectuels, sur une échelle aussi petite que ce soit..<br /><br /> Or les professeurs, du moins à mon Université, ne semblent pas intéressés à cette appropriation du savoir que je pourrais faire: ils sont intéressés à mon obéissance à leur attentes et injonctions.<br /><br />Ai-je suivi les consignes? Ai-je répondu à leur question? Ai-je retenu ce qu'ils jugent bon de retenir?<br /><br />Étant donné la primauté, pour moi, d'assimiler le savoir d'une façon dynamique, et aussi que ce dynamisme soit permis, voir encouragé, cette servilité qu'on exige de moi me décourage donc de plus en plus.<br /><br />Car, je l'avoue, j'ai besoin de la reconnaissance de cette singularité potentielle dans ma vision des choses.<br /><br />En entrant à l'Université de Montréal, j'ai eu la naïveté de croire que j'y trouverais une communauté d'esprit. Que j'y rencontrerais des Maîtres érudits, confits de savoir, le départissant à des disciples enthousiastes et pétillants de créativité, sans componction et avec magnanimité. Je croyais trouver des gens qui m'aideraient à m'aiguiller dans la bonne direction par rapport aux questions qui m'habitent.<br />Par exemple: Comment fonctionne le langage dans la communication? Comment déplier ses mécanismes sociaux? Comment modaliser tout ce qui ne passe pas dans la langue? Comment le sujet se pense et se construit-il dans la langue? Quel rapports les textes et la langue entretiennent-ils entre eux et avec le monde?<br /><br />Et si les textes qu'on m'a donné à lire et les recherches que j'ai eu à faire m'ont apporté nombre de réflexion (je pense rapidement à Gryce, Bourdieu, Kerbrat-Orrechioni, aux théories pragmatiques, à des textes théoriques sur la représentation, aux Confessions de JJR, à combien d'autres!), et si certains de mes Maîtres m'ont ravis par leur intelligence, leur facondes et leurs connaissances, je suis restée dans l'attente, insatisfaite et triste, d'une communauté qui me semblerait préoccupée de ses questions et prête à m'accueillir.<br /><br />Ce qui me pousse donc à considérer mon passage à l'université, jusqu'à présent, comme un échec. Après plus de trois années entre les murs bruns d'une des <span style="font-style: italic;">Academia</span> francophones soit-disant les plus réputées au monde, force m'est de constater que je suis presque dégoûtée du travail intellectuel, de la réflexion, des problématiques littéraires, de la théorie, de l'apprentissage, des relations maîtres/disciples, et même, presque, de l'écriture et de la lecture, ce qui est pour moi tragique.<br /><br />Évidemment, j'ai perdu en chemin, pour toutes sortes de raisons qui seraient longues à déplier ici, un certain ethos de travail qui me donnait ces résultats.<br /><br />Il va falloir travailler plus fort.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-17926425044907675522010-11-24T19:41:00.001-05:002010-11-24T19:42:28.156-05:00AHÉÉ'Est pas morte. Juste en reconstruction. C'est un procès, ou un processus...Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-8692967117189909292009-06-03T19:11:00.002-04:002009-06-03T19:15:18.666-04:00Falloir et AllerOh, je ne vois pas pourquoi je m’en faisais; ou plutôt, je me suis trompée de motif à me les faire. On s’en fait pas pour ça; si je m’y compare, j’ai bien suffisamment la taille. C’est tous les trucs de courses et d’haleine, pour lesquels faut s’en faire.<br /><br />S’en faire, mais de quoi au juste; de la bile! Et bien amère. Question qu’on mutte nos falloir en aller. Remarquez, d’ailleurs, que le verbe falloir tel qu’employé en sa forme la plus courante est construit à l’aide de l’emploi passif du verbe être en latin, alors que le verbe aller, lui, ne connais même pas de forme passive. Je trouve ça révélateur, question conditionnement par le langage. Il faut que je m’en fasse (de la bile) : passif. Je vais le faire : actif. C’est dans la grammaire, comme le reste.<br /><br />Parlant de s’en faire, de l’haleine, je suis allée courir hier, mais pas parce qu’il le fallait; quel bien fou il en est résulté! Enfin, je serai plus intégralement compartimentable pour le désir des hommes!<br /><br />Ah oui, la belle imposture, ça. On m’en fait, des yeux. On y va même avec la tendresse. C’est vaguement repoussant. Oh, c’est pas à cause des initiateurs de ces sentiments, pas non plus directement, à cause de la passivité avec laquelle je subis cette application de leur intérêt à ma personne. Ou enfin, c’est bien ça, mais en déguisé; j’ai la sensation lancinante d’être au sein d’une vaste supercherie. Car en vérité, il ne s’agirait pas de moi. Trop d’actions/réactions non concordantes selon l’expérience que j’en ai eue. Mais comme il sonne, l’appareil! Pire qu’un moniteur néonatal. Mais comme je suis fascinante!Parce que, n’est-ce pas, n’importe qui qui ferme sa gueule et saisit assez juste pour le signifier au moment pertinent devient un être de prix. Quelle écoute! Quelle intelligence! <br />Je prends bien soin de ne pas me laisser échapper. Pas qu’on y découvrirait quelque chose. Quand je m’oublie, je ne tarde pas à me rendre compte qu’on n’avait pas remarqué. <br />« Et moi et moi et moi ». Ou un moment de silence; laissez tremper dans Javellisant MC pour désincruster la tache. <br />Mais la tache la tache la tache, peut-elle vraiment disparaître? Est-ce qu’on la devine ou pas? Il me semble impossible qu’on puisse s’attacher à autant d’insipidité bien récurée. Tout le monde aime son reflet dans la casserole, j’dis pas… <br />C’est aliénant, que diable, être aimable! Ça me tue, là! Bon! Je ne la connais pas, moi, cette vague cruche! Qu’est-ce qu’elle à, à vouloir me posséder? Elle m’évide pour prendre la place! Elle m’étouffe, elle vous absorbe trop! Vos débordements!<br />Je me le façonne mon malheur, je sais bien. C’est les verbes falloir et aller, je les dose mal.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-60802702309608642112009-05-02T00:34:00.002-04:002009-05-02T00:42:55.096-04:00<img src="http://i81.photobucket.com/albums/j234/madamepoulpe/Im-centre_cardinal_553copy.jpg" />Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-77843082622014988302009-04-05T15:05:00.005-04:002009-04-05T15:49:06.952-04:00Clics VJe l'avais dit, oh oui, que je prendrais un coup à la santé de Moebius, oh oui. J'ai traîné dans le remugle triste de mon inertie et de mon apostasie envers l'avenir tout le samedi.<br />***<br />Mais dites, il y a une voix qui émerge ces temps-ci. Je la sens bien, cette voix. Petite chose grêle, bourgeon pas sûr... Ah mais je ne peux plus l'empêcher. Ah mais je ne suis plus seulement qu'une irréfléchie-émule. Je patauge dans la cacophonie comme si c'était bel et bon.<br />***<br />Vous savez le professeur qui me trouve comique? Je lui ai écrit un sonnet, mais alors là si mauvais, que de frayeur, il a reporté la date d'échéance du travail final. Oui! Il a fait ça. Il a cependant fait suivre ladite mauvaise choses rimée à tous mes collègues de classe; je suppose que c'est le prix à payer. Presque pire que quelqu'un qui regarde vos plus laides culottes dans le panier de lavage, quand les calendes ont débordées...<br />Mais un gârçon m'a envoyé un Hymne* en remerciement, quelque chose de joli et ouvragé, une petite ciselure, Sakyâ-Mouni pour ceux qui savent de quoi je parle, j'ai rougi de confusion, de honte ou de plaisir ou tous mélangés, jusqu'à mes organes érectiles, aussi petits soient-ils, ils n'en bandent pas moins.<br />***<br />À la bibliothèque de l'UdeM, Miron est d r e t t e ** à côté de Mistral. Il y avait, occurence moins fréquente qu'on ne le pense, un tabouret dans la rangée. Je me suis assis dessus et j'ai fixé la tablette, avec une totale absence d'intelligence qui me remplissait la boîte. (Je résiste à la citation... nnng et puis non, je ne résiste pas:<br />" <span style="font-style: italic;">moi je gis, muré dans la boîte crânienne</span><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal; font-style: italic;"><span lang="FR-CA">dépoétisé dans ma langue et mon appartenance</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA"><span style="font-style: italic;">déphasé et décentré dans ma coïncidence"</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA"><span>Je n'arrivais pas à me formuler une pensée. J'étais toute contemplation.</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">***</span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">D'ailleurs, parlant de Miron, j'ai tellement une réplique complètement génialement de béton irréfutable pour la personne qui aime pas les <span style="font-weight: bold;">Génitifs</span>. Est-ce que la personne qui n'aime pas les génitifs se reconnaît? Si oui, elle est invitée à nous écrire, à l'adresse suivante; CASE POSTALE-- (mais non... par courriel) parce qu'on voudrait la citer dans notre travail. Si elle ne veut pas, on la paraphrasera, voilà tout.<br /></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">***</span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Il paraît que j'ai bu toute la semaine passée, et peut-être celle avant; on me l'a dit. Ce n'est malheureusement que trop vraisemblable. Je ne dis que vraisemblable, parce que la consommation d'alcool dérange mes facultés mémorielles, et que je ne peux donc pas l'attester de première main (ou voix. Ou vue. Je ne sais.) Évidemment, je pourrais prétendre que cette corrélation est en fait la mineure nécessaire d'un syllogisme; mais ça ne serait ni vrai***, ni honnête. Je me fie donc sur le témoignage d'un tiers, que je suppose sans intention ni motivation pour me tromper à cet effet. Donc, sans doute, bois-je quasi-quotidiennement depuis quinze jours. J'arrête, je vous le promet.<br /></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">*<span style="font-size:78%;">(C'est là un mot épicène, ou hermaphrodite, ou plurisexuel si vous préférez, qui possède les trois genres, même celui qui n'existe plus en français, à savoir le neutre. Je l'ai mis au masculin pour faire coïncider avec le sens que Bob m'indique être le plus probant.)</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA"><span style="font-size:78%;"><span style="font-size:100%;">** </span>J'y pense encore. Il paraît qu'il n'existe même pas.</span> <span style="font-size:78%;">Mais son identitée ne m'intéresse pas autant que sa réalité corporelle.</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">*** <span style="font-size:78%;">Baobabs, tours, épingles, piliers....</span><br /></span></p>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-46769767269482341672009-04-02T15:11:00.006-04:002009-04-05T15:05:43.127-04:00Clics IVJ'ai été payée; oh oui, oh oui! Moebius peut être sûr que je bois un coup à sa santé.<br />***<br />L'idée fixe me hante. Heureusement pour moi, ma mémoire est une pierre ponce qui émousse sans précipitation les saillies acérées de ce souvenir.<br />***<br />Je lui jette en pâture mes ventricules, présentées sur une tablette ligneuse, découpées en tendre morceaux de sashimis. Il les dévore. Qu'il ne se plaigne pas si je le traite impitoyablement ensuite. Toute ma pitié s'est faite piler par un petit organe doux, agile et bardé de fer.<br />***<br />Combler les trous, c'est faire un choix. Les laisser vides et obscurs aussi. L'indécision n'est que l'état infiniment inconfortable entre le doute et la profession de foi. À moins qu'on fasse du doute son point de vue. C'était à la mode il y a un demi-siècle et comme on le sait, je suis toujours en retard.<br />***<br />Il y a quelque chose de touchant dans la laideur, peut-être plus que dans la beauté. La beauté est une construction, un assemblage de critères, cochez-s'il-y-a-lieu. La laideur, c'est cet échec émouvant à plaire initialement.<br />***<br />Une opinion, ce n'est peut-être que le vêtement que se choisit une identité, pour le moment.<br />***<br />L'aphorisme ne me sied guère.<br />***<br />La préciosité n'a peut-être été si malmenée que parce que c'était le constat lucide de femmes dans un siècle ou elles étaient placées dans le conflit entre leur détermination et leur être. Le compromis résultant a été conspué peut-être non pas pour sa réelle valeur esthétique mais simplement pour son honnêteté <span style="font-style: italic;">malaisée</span>.<br />***<br />Son iris était si bleu qu'il m'a donné une hypothermie.<br />***<br />Un signe est-il immuable? Moi je pense que non, mais ce n'est peut-être que l'effet de la mode.<br />***<br />La soif, après le boire, est inextinguible.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-69854135695161077252009-03-30T03:19:00.002-04:002009-03-30T03:34:11.167-04:00Finalement j'ai pas de coeur :""Fuck me encore mon animal<br />Fourre moi mon corps<br />La chair, le muscle et le mâle<br />Électrisent ta poigne d r e t t e<br />Tu prends et tu rues;<br />Pantèle et râle de renfort.<br /><br />Touche moi encore, ma bête<br />Prédateur d’albâtre<br />Tâte toute ma peau<br />Que le métal de tes anneaux<br />Frotte la langue folâtre<br /><br />Encore, me pénètre<br />Fais moi le toute la nuit<br />Presse-moi sur quatre-vingts mètres<br />Étends moi ce qui luit<br />D’un pouce sévère<br />J’humecterai ton pavillon<br />Retrouve ! ""Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-87646483042246262732009-03-25T16:20:00.005-04:002009-03-26T00:25:39.238-04:00Clics et blops existenciels.D'abord les <strong>clics</strong>, parce que c'est davantage drôle:<br />ABONNEZ VOUS À MOI. Pourquoi? Parce que j'ai définitivement les <a href="http://certitudesetbobards.blogspot.com/" target="_blank">meilleurs</a> <a href="http://vid0c.blogspot.com/" target="_blank">abonnés</a>.<br />***<br />Quelle est l'étymologie de "qu'in"? Peut-on dire que le système vocalique des Radio-Canadiens fonctionne davantage sur un système de durée que de timbre? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec leur mirifique cafétéria?<br />***<br />Ces temps-ci, je croise des gens auxquels j'ai pensé la veille. J'entend aussi des blagues qui font références à des rêves que j'ai eu quelques nuits plus tôt <strong>[</strong>par exemple, dans un rêve de y'a deux nuits, mon père voulait m'appeller "Denis". Pis là, aujourd'hui, j'entends dans le corridor du huitième étage une medame de l'asso de (C)litt qui se fait traiter de Denis par l'espèce de pas fin qui s'arrange toujours pour me lancer des craques pas assez audibles pour que je puisse y répliquer dans une optique conversationnelle, juste assez pour me faire chier, j'suis à veille d'amener ma tapette à mouches à l'école pour y sacrer deux trois ptits coups sul'chapeau la prochaine fois. Parce que JE LE SAIS que ça se fait pas un double négatif ostie c'tait une blague reposant sur la matérialité du langage si tu veux me bitcher fais le DIRECTEMENT ostie de LÂCHE qui se remonte son ego incertain en prouvant sophistement la pseudo-supériorité de son intelligence pas convaincante CHRIST. Bon. Ouf.<strong>]<br /></strong>***<br />Maintenant les Blops;<br />L'autre jour dans rue.<br />Type louche derrière moi. D'abord, je me sentais déjà affolée, sur les frises de la paranoïa pour les raisons que l'on va voir dans le <strong>Blop </strong>suivant. Il ronchonne, inaudiblement (lui aussi le CÂLICE--(finalement le dernier <strong>clic</strong> était un hybride de <strong>blop</strong>)) , des affaires vraiment étranges. Je ne les comprends pas; c'est des mots séparés, prononcés sur un ton hargneux, de vindicte, même.<br /> J'ai lu assez de rapports d'enquêtes sur les viols dans ma vie pour savoir quoi faire dans pareille situation; d'ailleurs ma tactique fonctionnait aussi comme une tentative de psychothérapie visant à faire face à mes peurs.<br />Je me suis, donc, rangée sur le côté et je l'ai fixé dans les yeux en attendant qu'il me dépasse. J'avais calculé que c'était la chose la plus prudente à faire, étant donné le nombre de quidams pédestres présents sur les lieux.<br /><br />Et là ça devient franchement kafkaesque.<br /><br />Nous marchons à la file. Je suis maintenant derrière.<br /><br />Il se retourne en ambulant toujours, et il m'interjecte: "T'as tu peur que j'te saute dessus, kâââlice?"<br /><br />Je réponds pas. Je le regarde dans les yeux.<br />La marche continue.<br /><br />Il se retourne alors de trois-quarts vers moi, pour me dire:<br />"J'ai-tu l'air d'un agresseur sexuel, stie"<br />Je ne réagis pas. Lui fixe l'orbite, encore. Je commence à être troublée de voir que la portée de mon geste a été si clairement entendue. Anyway, je reste de glace.<br />Marche en file.<br /><br />Il se revire vers moi pour la dernière moi, et maintenant seulement à demi.<br />"J'ai fait d'la prison, mais pas pour agression sexuelle!"<br />Même manège de ma part. Il finit par changer de trottoir (c'est son dernier quartier et la nouvelle lune de notre échange).<br />...Doude!<br />***<br />J'ai rompu avec P-L.<br />Le feeling? Pareil que dans <em>La Prisonnière*</em>, et ensuite <em>Albertine Disparue*</em>. Je ne suis pas dévastée, mais j'avais pas prévu l'étendue réelle de ma tristesse de maintenant.<br />Vous savez, à force d'être partagée dans mon éternel conflit entre la vision que les autres ont de moi, la mienne qui rejette la leur ou qui doute ou qui tente de voir ce qu'il y a sous leurs jugement et mon miroir posé devant mon reflet établi par mon regard et autres-considérations, il vient un moment où j'arrive à être complètement étonnée par des émotions pourtant bien prévisible, et de rester coite devant la réalisation que je suis moins monstrueuse que je <strong>crois </strong>qu'on ne me fait.<br />Tu vois maman? J'ai-un-coeur-je-penses-aux-autres. Je sais que tu vas me sortir le discours tout contraire.<br />Pas envie de me battre avec tes croyances sur moi, j'ai décidé que c'était surtout du dogme, bref, de l'essence imposée, et je me veux toute transcendance délibérée, dans la mesure du possible.<br /><br />J'ai eu de la peine de faire de la peine. J'ai douté, doute encore de ce que je voulais et veux. Mais j'admets que je désirais, avais besoin de cette solitude.<br />***<br /><br /><span style="font-size:85%;">*Proust. Pis moé j'capitalise mes titres à l'anglaise (et à la Romantique). Empêchez-moi donc, pour voir!</span>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-78998714127304547612009-03-23T16:03:00.002-04:002009-03-23T16:10:46.983-04:00Clics existenciels IILe professeur concupiscent remet ça.<br />Lui: "Je n'égare jamais les copies de mes élèves, sauf dans mes cauchemars..."<br />Moi: "Justement, dans les miens aussi"<br />Lui: Grand éclat de rire et: "Elle est bonne!!".<br /><br />...Hein? C'était drôle c'que j'ai dit?<br /><br />Mais j'avais presque un décolleté. Ce n'est pourtant pas tant la craque de sein, d'après moi, que les lunettes. <br />***<br />Il paraîtrait que je peux obtenir le même effet de béatitude incroyable que je ressens depuis LE vendredi sans l'illégalité, et cela en me procurant du 5HTP. Sérotonine, je t'aime. Parler aux humains, je t'aime.<br />***<br />J'ai 23 ans et maintenant, je suis capable... de faire des choses.<br />***<br />Serait-il possible qu'il n'y ait pas que de la propagande commerciale dans cette urgence de tous les sport-experts à nous recommander des beuhönnes choüssure de coürss'? J'ai si fucking mal à la hanche.<br />***<br />Je me méfies encore, mais ça me dérange moins.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-63499287512749315852009-03-23T12:16:00.006-04:002009-03-23T12:28:56.988-04:00Clics existencielsL'autre jour j'ai pris de la drogue, ça a changé ma vie.<br />Pour le mieux!<br />***<br />Si, pour une raison inexpliquée, un escalier de votre domicile qui vous est particulièrement familier gagnait ou perdait quelques pouces par marche durant la nuit, je peux vous garantir que vous vous pèteriez la gueule le matin suivant.<br />***<br />À 18 ans, j'aurais dit oui, parce que j'étais convaincue d'être si laide et non aimable que l'occasion devait nécessairement être une chance inespérée. À 23 ans, ça m'intéresse pas d'être un <span style="font-style:italic;">rebound</span>. On change!<br />***<br />Je lis beaucoup d'auteurs morts, parce que je les trouve plus facile d'accès. Et rien, ni personne, surtout pas l'auteur lui-même, peut venir s'immiscer dans la communion parfaite que j'ai avec lui.<br />***<br />Moebius ne nous a toujours pas payé.<br />***<br />Il massacre le langage même dans mes rêves. Il a des excuses dans mes rêves aussi.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-82349216635606415302009-03-08T23:13:00.002-04:002009-03-08T23:17:34.334-04:00L'introduction qui ne sera pas (ou sera?)J'ai conscience de me tirer dans le pied avec ce cabotinage, mais vous feriez la même chose que moi si vous aviez à subir les 170 pages de galimatias intello-littéro-philosophico-critique que je dois me taper à toute vitesse, avant demain:<br /><br /> << Il y a de ces livres qu’on devrait commencer par la fin. La matérialité du langage ne nous permettant pas une telle incartade à la linéarité de tout écrit (malgré ce qu’on en dira), il faut, en dépit de cette constatation, subir l’entonnoir sémantique que nous proposent ces textes. Effet de l’impatience de cette lectrice, ou manque de relation de contiguïté entre les propos du livre, la lecture de « Tics, tics et tics » d’Ora Avni fut une lente remontée à la surface, dans des eaux littéraires embourbées par un foisonnement de termes savants fascinés, semble-t-il, les uns par les autres. La lumière était, dans ce cas-ci, à son rendez-vous au bout du tunnel. L’essai, qui porte comme sous-titre « Figures, Syllogismes, Récit dans Les Chants de Maldoror », se divise en deux parties, l’une qui est à proprement parler une explication de texte et l’autre, un traité sur la rhétorique se disant « plus général ». Cette scission de l’essai divise d’ailleurs pareillement les Chants de Maldoror, mais en respectant l’ordre d’origine desdits chants. La première partie traite donc des Chants I à III et la deuxième partie, d’une manière moins resserrée, des chants IV à V; l’essai sur le Chant VI tient lieu de conclusion. Fantaisie de l’essayiste ou logique supérieure à notre entendement? L’essayiste voulait-elle analyser une œuvre, ou explorer un problème de stylistique précis? C’est ce que ce compte rendu tentera d’exposer. >>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-13409587485380017132009-02-18T16:40:00.004-05:002009-02-19T00:43:08.885-05:00La nouvelle refuséeVoici, pour vous mes lecteurs éprouvés et fidèles, dont l'amour pur me comble et m'émeut jusqu'aux larmes, la nouvelle refusée par le Moebius. Personnellement, je la trouve bien mieux écrite que l'autre; j'y ai investi plus de travail aussi. La thématique peut avoir déplu à l'éditeur; après tout, qui veut entendre parler de deux filles qui ne s'engagent pas dans des activités sexuelles? Je la mets ici, lisez-la si ça vous dit. Et si vous la volez je vous poursuivrai jusqu'à la mort. Pas que les probabilités de ce vol soient très élevées. Mais... bon.<br /><br /><< Les Asticots<br /><br /><br />Un cri retentit dans la cuisine, puis des sanglots. Je lève la tête de mes journaux, je tends le cou vers la source des clameurs. Il n’y a nul doute quant à leur interprète; ça vient de Sonia, ma colocataire. Je ne m’alarme pas trop, parce que la scène est accoutumée. Ces soudaines détresses sont généralement aiguillonnées par de bien piètres malheurs; un ongle cassé, du magasinage peu concluant, un appel un peu froid de Bé (le présent élu de son cœur). Je ne me dérange donc pas immédiatement. <br />Le cri rejaillit, carrément horrifié cette fois, avec des « Ah noooon! » gémissants insérés entre les pleurs. Qu’est-ce que ça peut être? De la moisissure dans un plat oublié dans le frigo?... Comme si un peu de flore fongique pouvait être menaçant. Je décide d’aller lui porter secours, sans grand enthousiasme.<br />Ce qui m’attend dans la cuisine est autrement déconcertant. À côté de la poubelle renversée, irradiant du point d’impact tel le souffle d’une explosion nucléaire, une myriade de petits asticots gigotant quittent leur puant navire en toute hâte. Certains retardataires, tombés sur leur face antérieure, se tordent d’un bord puis de l’autre, avec des contractions du corps peu ragoûtantes. Ils sont pâles, rosés à l’examen et se déplacent fort rapidement. <br />Je soupire. C’est tellement dégueulasse.<br />Sonia a une excellente hygiène en ce qui concerne sa personne, ou disons qu’elle est excellente selon ses conceptions particulières de l’hygiène. (J’ai déjà vu de ses petites culottes traîner, et ça ne passait pas le test Pampers de la propreté). Pour ce qui est de l’entretien ménager par contre, ça laisse franchement à désirer. On dirait que son culte de la propreté, qui ne se borne d’ailleurs qu’à sa propre surface, ne s’étend pas à son environnement. <br />Si j’ai le malheur de m’absenter quelques temps, je me retrouve toujours avec un surcroît de ménage au retour, ainsi que des dégâts tout simplement indécents. L’autre fois, c’était une petite flaque d’urine laissée par le chien de Bé, que notre jeune première n’avait pas daigné éponger deux jours durant. Encore avant, c’était des casseroles pleines d’eau croupie qui dégageaient une odeur pestilentielle. <br />Il faut savoir que Sonia est une très belle fille qui sait très bien comment se mettre en valeur. Tous les efforts qu’elle investit dans le maintien de son apparence lui rapportent gros. Le profit se présente sous la forme de l’inconditionnel dévouement que met à sa disposition une foultitude d’êtres couillus. Elle n’a jamais à faire d’efforts ou à prendre d’initiatives, puisqu’on s’empresse de l’assister dès qu’elle est dans l’embarras. Un joli sourire savamment laqué est le seul paiement qu’elle doive octroyer à ses chevaliers servants, qui lui en sont redevables à jamais. Un baiser, lors de la rare occasion méritoire, est l’ultime monnaie de sa gratitude.<br />C’est ainsi qu’elle tend à laisser les choses se faire autour d’elle, comme par exemple, la gestion des vidanges. Si lesdites choses ne se font pas, la belle indolente ne se donnera pas la peine de s’en occuper. Même si, quand je suis là, je ne me gêne pas pour l’obliger sous peine d’expulsion à faire son lot de corvées, dès que je n’exerce plus ma surveillance il nous arrive des trucs pas possibles, en l’occurrence, une infestation de vers. <br />Pour en revenir à nos asticots, donc, la pauvre demoiselle en détresse en trépignait de dégoût, geignant à travers ses larmes. Elle effectuait un drôle de mouvement, comme si elle sautait à la corde, mais avec les avant-bras collés contre le corps. Cela pressait et relâchait ses seins alternativement. Squish, squish! «C’est tellement puéril », que je pensais.<br />Je commençais à partager sa panique. Toutefois, son attitude infantile m’irritait tellement que ça m’exhortait à garder mon sang-froid. La possibilité de l’humilier ensuite de sa détresse était aussi un excellent incitatif à ce calme supérieur. <br />Je remarque que quelques unes de ces petites engeances se faufilent dans les rainures du mur. Alertée, je soulève la corbeille à linge sale. <br />Quel marasme. Une colonie des luisantes choses se démènent au grand air, battant la retraite. « Le camp est pris! Cherchons des recoins plus inexpugnables ». Saloperies. J’en vois deux, trois ou dix qui s’immiscent dare-dare entre les lattes du panier à linge, vers une sûreté temporaire. Un rapide coup d’œil m’assure que le contenu ne m’appartient pas. Je perçois en même temps une forte odeur de pourri, quelque chose de grave. En fait c’est des dessous à Sonia. Selon l’odeur, il y a quelque chose d’autre d’enfoui sous les culottes… Je me demande même, sans oser vérifier, s’il n’y a pas un lien entre le type de souillure des culottes, ce qui traîne dans le panier à linge et l’infestation d’asticots. Nous savons que l’odeur de certaines sécrétions corporelles peut attirer certains petits animaux. Nous savons aussi que toutes matière organique en état relatif de putréfaction est une nourriture potentielle pour ces larves… En tout cas, faut s’en occuper, des autres foyers de prolifération aussi.<br />- Sonia, va chercher l’eau de Javel.<br />- Ah, je l’ai jetée.<br />-…Pardon?<br />- Ben là, elle était pu bonne!<br />- Comment ça, elle était plus bonne! Je venais d’acheter la bouteille!<br />- Ben t’en a pris une passée date, ça puait le câlice!<br />Je ne dis rien. Je suis médusée. Je la regarde en guise de réponse; je n’en reviens juste pas.<br />La salope m’a jetée mon eau de javel!<br />Ce n’était même pas délibéré, en plus; c’était un acte de pure ignorance imbécile.<br />Mais y’a pleins de choses comme ça que Sonia ignore imbécilement. Elle n’a jamais eu à le savoir, que l’eau de javel, ça pue. Je l’ai déjà vue passer un oignon avec la pelure sous l’eau pour le laver. Elle m’a déjà demandé comment fonctionne ma bouilloire en métal.<br />Je la remplis d’eau chaude, ladite bouilloire. Je viens d’avoir une idée…<br />- Ok, ben si t’as jeté notre eau de javel qui n’était pas du tout périmée soit dit en passant, aspire-moi ces cochonneries-là en punition.<br />- No way! J’touche pas à ça!<br />-HEY!!!<br />Elle baisse la tête et s’exécute. <br />Pendant qu’elle s’affaire à brancher l’aspirateur, j’enlève du plancher tout ce qui peut servir de cachette à ces immondices. Lorsque l’eau bout, je la répands dans les rainures et sur les bestioles, que ça tue net, sans bavure. J’en verse une pleine bouilloire dans le panier avant de la remettre sur le feu. Je remarque, que cette cuisson instantanée raidit les asticots directement touchés, les dessèche (c’est de la viande après tout) et les élonge un peu. Ça me fait penser à une place forte assiégée qui se défend en déversant de l’huile bouillante sur ses assaillants… Alors que je m’adonne à mes fantaisies médiévales, Sonia aspire les cadavres des envahisseurs touchés, avec une répugnance non feinte. Elle pleure toujours.<br />Je me rends alors compte que ça doit être véritablement dur pour elle et j’ai un peu de pitié, à travers tout le ressentiment que je nourris habituellement à son égard. Ressentiment, parce que c’est une belle fille dont la vie est infiniment facilitée de ce fait. Pitié mêlée d’empathie, parce que moi aussi, avoir été seule avec ça, j’aurais braillé comme une bonne.<br />-Ok, pauvre toi, va te laver la face, ton mascara a coulé pis tu fais dur… Je vais m’occuper du reste.<br />Quinze minutes plus tard, après l’éradication complète des petites abominations et la mise au chemin de la poubelle et du sac d’aspirateur sinistrés, pendant que je lave le plancher, Sonia s’approche doucement de moi et me susurre un <br />- Merci…<br />en déposant un léger baiser sur ma joue…<br />Ben câline. Je dois l’avouer même si ça blesse mon orgueil; ce simple baiser m’a semblé un salaire pleinement suffisant pour ma peine. Comme quoi je ne vaux guère mieux que toute sa suite de couillus. J’ai même plus envie de l’écœurer avec cette histoire-là… Sauf que :<br />- Sonia, descends à la buanderie faire ton lavage à soir en échange, ok?<br />- Promis! >>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-48625352200813048932009-02-16T22:27:00.002-05:002009-02-16T22:53:00.594-05:00Paupières de papier ciréPiment, muscade et cacao noyés. Je wipe, les yeux sont vernis, les cristallins non alignés, j'vois rien. C'est rare que toutes mes facultés sont dans le même axe, ça décale d'habitude, il manque toujours un élément, ça donne une petite bête furtive et inquiète. Tous les yeux que je ne peux pas allumer me peinent, c'est des fusils à clous, retenue dans ma course. De l'ectoplasme blanc dans un champs de monolithes. Consistance inadéquate, recommencer. Paradigme anachronique. J'aurai jamais assez de tout ce qu'il faut et du savoir faire en plus. Je ne suis pas Brett Easton Ellis rencontre Girls Gone Wild. Je ne suis pas non plus L. G. S, c'est une entitée impossible, construite par tous les regards d'une trop grande quantité de gens qui ne s'en soucient proportionellement pas assez. Ça me donne des fins de semaines compliquées. J'ai pas la foi. Meringue flatte, pas de tonus dans la protéine. Chante pas dans le ton avec une voix cassée. Agacée par les belles héroïnes sur mesures. Le regard flotte et ne se pose nulle part, c'est un goéland qui plane dans un aquilon propice. Tombée dans le mastic, mes articulations s'y brisent.<br />Je, Être, Avoir; balayez-les de moi; suffit.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-69025574126049258542009-02-11T16:43:00.000-05:002009-02-11T16:47:54.350-05:00Ubi sum, estie- Cornebleu, tu mets jamais ton blog à jour!<br />- Je sais, je m’excuse. Laissez-moi vous expliquer.<br />- Bon, encore une entrée introspective plate à mort?<br />- Ben oui, qu’est-ce tu veux, je manque d’inspiration, de motivation… Je suis en plein désarroi…<br />- Ça promet!..<br /><br />Je fais face à un problème de désagrégement de mon identité. Ce qui était un joli petit amas bien compact, souvent définis et souvent examiné, s’est fondu en une bouillasse brune et incertaine. On a beau dire, le froid Soleil Noir de la Mélancolie a des avantages, question cristallisation (des intentions de suicide ou de connaissance de soi.)<br />Maintenant que j’ai un sursis dans mon roman Kafkaïen, que je fais de gros-gros effort pour bien-bien écouter, être zentille, pratiquer l’empathie universelle et l’allongement considérable de tout mon vin interne, je ne suis plus sûre de rien. Je doute de tout et ma personne est, en retour, douteuse. Intéressant d’ailleurs, comme l’aspect d’identité dans la question de l’être brouille plus les cartes que son aspect d’indivision. À force de tant écouter les multiples témoignages concernant la personne poulpe, et d’y prêter une attention peut-être trop importante, je ne me retrouve plus comme nœud central.<br />J’aurais pourtant dû me douter que toutes ces personnes se désintéressent autant de mon mouah qu’ils sont intéressés par la leur.<br /><br />Prenons ma mère : selon elle je suis une incorrigible et paranoïaque égoïste, qui devrait donc prendre le temps de s’informer de tous les menus désirs de l’Autrui. Elle attend l’avènement de Poulpe Jésus.<br />Mon copain, lui, au contraire, croit déjà au Messie : je suis donc gentille, j’ai donc l’don d’l’écoute.<br />Moi, dans tout ça, je suis confuse, mais je trouve un peu gros, quand même, qu’on s’arroge la définition de ma personne. Se doutent-ils à quel point j’en ressors perplexe?<br /><br />Comment se fait-il que l’ouverture à l’Autre entraîne une si grande perte du Moi? Et comment se fait-il que les Moi fermés soient si attirants, reluisants? Pourquoi est-ce qu’il n’y pas d’état intermédiaire satisfaisant entre le Don complet de Soi à l’Autre, (donc un effacement de cet encombrant Moi), et le regroupement immuable d’un Moi en forteresse qui refuse sa reddition?<br /><br />Ce que je désirerais c’est, peut-être puérilement, qu’on me considère dans ma potentialité plutôt que dans mes aspects finis en apparence : qu’on partage avec moi la croyance que je ne suis pas un être achevé, que je ne suis qu’un espèce de plasma informe qui tente tant bien que mal de se construire en quelque chose. Ça me blesse de me faire contraindre dans des moules.<br /><br />Parce que c’est dur de croire en mon « travail », ma « création », mon « avenir » si j’admets toutes ces visions autres d’un moi terminé, bien médiocre, sans chance de rédemption. Même que je n’y arrive pas du tout, quand je confronte ce que je veux à ce qu’on me décrit être.<br /><br />Peut-être, aussi, ne suis-je qu’une incorrigible paresseuse dénuée de volonté et que je me donne des excuses. Ou que je choisis mal les versions de moi qu’on me propose. Parce que tant qu’à vivre dans l’enfer de Ji-Pi, autant s’accommoder…Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-39494632312139081262009-01-19T20:07:00.000-05:002009-01-19T20:08:46.876-05:00Taquin le SuperbeLatiniste + rire d'une blague de Proust = Kick.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-82804548684424530532009-01-19T20:04:00.003-05:002009-01-19T20:11:24.568-05:00Occurrence n'est pas fréquence, mais...C'est quand même douteux en sale quand votre professeur de Lecture du Poème vous jette un regard coulissant alors qu'il utilise le verbe "pénétrer", et ce pour les deux occasions où ce terme fut employé.<br />Paranoïa narcissique de ma part ou concupiscence peu fondée de la sienne? J'étais même pas décolletée! (ou si peu.)<br />Considérant qu'il y a une différence d'âge d'au moins 35 ans entre moi et le professeur en question...<br /><br />En tout cas.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-51703693556571354682008-12-22T15:46:00.003-05:002008-12-22T15:53:18.156-05:00Non SequiturUn jour de poudrerie. Le vent emporte le paysage, resculpte le sol à sa fantaisie. Nous ne savons si le temps est beau, maussade, tempétueux, serein. Ce sont des particules de glaces, ignorantes de leur destin, qui se précipitent toutefois, folles, effrénées.<br />Dans le monde nominal, il est dit que rien n’est certain. Pourquoi être convaincu par la plus simple explication, alors?<br />Dans le monde humain, il est dit que tout est normal, dès que nommé. Pourquoi la croyance est-elle si solide, alors?<br />Nos vérités sont incertaines, changeantes, comme ce souffle qui donne son coup de poing dans la limaille blanche. Donc. Fourmis que nous sommes.<br />(Trop jeune pour citer les cantiques…)<br />Je mets des matelas entre moi et l’autre. Les corps me pressent, les bruits me pénètrent, rien n’atteint mon paysage de limaille, ma perspective de fourmi qui contemple les conséquences de ce si vieux coup de poing.<br />Plusieurs façon de singulariser : par un génitif, à l’aide de la préposition<span style="font-style: italic;"> inter</span> plus l'accusatif, à l’aide de la préposition <span style="font-style: italic;">e</span> ou <span style="font-style: italic;">ex</span> plus l’ablatif.<br /><span style="font-style: italic;">Rosa gentis solissima est.<br />Rosa inter gentes solissima est.<br />Rosa e gentibus solissima est.</span><br />C’est être un semblant de Cassandre, mais de l’altérité. Cassandre dans un roman de Kafka. En moins panaché… Quelque chose comme ça.<br />Être invitée par son agresseur comme porte-parole à son événement bénéfice pour les enfants abusés.<br />Beaucoup de ouates entre les idées. La méfiance comme aiguillon. Des ressentiments qui s’enflamment comme mon coeur d’amadou, si doux, vive la Canadienne et son petit cœur d’amadou, si doux.<br />Tout ce qui se comble dans les trous. Des ellipses parfaites comme Faulkner. <span style="font-style: italic;">Le Bruit et la Fureur.</span>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-55642305331329851942008-12-02T18:57:00.004-05:002008-12-02T19:20:48.989-05:00Où l’on en fait beaucoup trop pour un mauvais jeu de mot.Une jambe perd son pied. Elle est la conjointe du pied opposé; ça avait créé toute une cabale à l’époque d’ailleurs, la proximité et la délicatesse éthique de l’affaire, tout ça… Mais bon la jambe est triste, plus encore le pied, qui a perdu, pour ainsi dire, son frère. La jambe, dans un élan de générosité, malgré les vieilles rancœurs contre le membre disparu, décide de tout faire pour compenser la perte du pied esseulé. Il se démène, mobilise tous ses avoirs, fait tant et si bien qu’il trouve finalement une prothèse. Une prothèse extraordinaire, à la fine pointe de la science orthopédique : Proconsil ™ en siliconne extra fin, muni de la technologie Pro-tard ®, brille dans le noir, anti-statique, système d’auto-nettoyage antiseptique AutoFlush ©…<br />Un soir après des mois de patientes économies, la prothèse cachée sous le lit où il venait de prendre tendrement Pied, Jambe lui annonce ce don, le summum de son amour.<br />Réuni dans cette prothèse, sont toute sa patience, tout son pardon pour les affronts passés de la famille, toute son empathie pour sa perte.<br />Pied est étrangement silencieux.<br />Trop d’émotion?<br />Il sort cette ultime béquille, se l’installe. <br />Toujours aucune réaction de Pied…<br />Et s’il venait de commettre un horrible sacrilège? Et si cette prothèse était le comble de la cruauté? Si elle proclamait haut et fort « Voilà ce que je fais de ton deuil, voilà ce que je fais de ton frère, de notre passé» ?.. Et s'il n'était qu'un sans cœur, un égoïste de la pire espèce, d'une insensibilité inouïe, insensible au point de confronter sa douce moitié à un rappel immonde de son frère décédé? Monstre de lui, qui prétend à la commisération de celle qu'il aime, ne s'en sert que de façon barbare pour améliorer son petit confort! <br />Même en supposant sa bonne foi dans sa tentative de consolation, la plus belle des prothèses remplacera-t-elle jamais le frère perdu, imparfait certes mais aimé depuis toujours?<br />Toutes ses idées se bousculent dans sa tête embrouillée.<br />Il ne parvient qu'à balbutier:<br />-Est-ce trop, pied?...Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-34740576025502106382008-11-26T14:13:00.000-05:002008-11-26T14:14:07.384-05:00P-L ; (Novembre 5)Je t'aime et tu m'empêches de sombrer.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-38724133367219898832008-11-26T14:06:00.001-05:002008-11-26T14:07:43.290-05:00Novembre 4(Je ne suis pas une poète...)<br /><br />Mort d’une saison.<br />Ci gît-elle, ensevelie<br />Sous la brume faite linceul.<br /><br />Un bourdon n’a, lui,<br />Pour suaire seul, <br />Que les gravats <br />De la sente;<br /><br />Ma marche lente<br />Martèle son glas.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-41563785340978082342008-11-26T14:04:00.005-05:002008-11-28T20:53:26.092-05:00Novembre 3Dimanche dernier, j’ai traversé les deux cimetières de la montagne avec mon amour. Nous sommes entrés par la porte Decelles, avons grimpé ce premier versant, et somme sortis par le cimetière juif. À l’apex de notre ascension, nous nous sommes assis quelques temps sur un banc de pierre. Avant de se siéger ainsi, j’ai remarqué que le banc était en fait une tombe conjugale, dont seulement la première mie y reposait, si on se fiait à l’épitaphe. <br />Cette même épitaphe révélait que les époux étaient (sont encore, à moitié) homosexuels. C’était la première tombe gaie que je voyais de ma vie.<br />J’ai aussi remarqué que le dossier de cette stèle-stalle s’était fendu; il était raccommodé avec une colle qui avait jauni. Le badigeon était ainsi très visible, striant le marbre sans élégance. Ce trait de résine m’a paru infiniment triste.<br />La pierre était trop froide pour nos fondements, nous avons repris notre marche après peu de temps.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-26398733621069789642008-11-26T14:04:00.001-05:002008-11-26T14:04:47.648-05:00Novembre 2Depuis qu’il enseigne, on ne le voit plus qu’avec des vestons. Avant, il se contentait de la formule chemise-cravate. L’acquisition du veston a dû venir avec l’atteinte de ce nouveau palier.<br />Il me semble toujours merveilleux de voir de quoi est faite la satisfaction dans la vie des autres. Après tout, pourquoi pas?<br /><br />Le mépris dans les regards qu’il me réserve, œillades qui semblent toujours me trouver par hasard, ne m’empêche pas de savoir de quoi il est fait.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-42380391832437281202008-11-26T13:59:00.005-05:002008-11-26T14:25:25.561-05:00Novembre 1Depuis toujours, je lis de la fiction. <br />Enfant, quand l’ennui m’étouffait trop, j’allais dans la bibliothèque domiciliaire, sortait un roman, et je lisais; c’était ma solution; je n’ai jamais eu beaucoup d’initiatives. La vie fictive d’êtres autres et irréels oblitérait la mienne. J'y oubliais ma nullité. C’était donc, à court terme, un excellent remède. <br />Encore aujourd’hui, quand la haine et le mépris que j’ai de moi m’affole trop, j’ouvre une fiction, de préférence sans lien avec mes études. Le soulagement perdure après des milliers et des milliers de pages; je m’annihile dans l’ivrai.<br /><br />La vie des occidentaux est faite de choix, et de persévérance dans ces choix.<br />Puisque mon choix le plus persévérant fut la lecture et que, comme on l’a vu, c’était à peine un choix; puisque cette lecture n'avait aucune incidence directe sur ma vie sauf pour l'assimilationd e ces termes superfétatoires ornant ma parole, ornement faisant croire à une intelligence chez moi (artifice pernicieux!); puisque cette activité, ayant très peu de points de contact avec la trame de ma vie, me faisait orbiter à la plus grande distance d’elle possible : on peut dire que l'essence de mon existence est à son minimum. <span style="font-style:italic;">Minimumissima</span>. <br />Je rédige ces mots, je me rends compte que je suis dans l’erreur. <br />Il y a en effet des minima bien plus impressionnants, des abstractions d’existences vraiment complètes. Des gens sans amis, sans parents, sans mots, avec des logements vides, des têtes proches de kelvin 0. Des moines bouddhistes à l’abstinence sublime. Des schizophréniques catatoniques. Des autistes. <br />De tout ceux-là, il n’y a que les moines qui sont ainsi de par leur volonté; les autres son excusables par des tares hors de leur contrôle.<br />Je n’ai, quant à moi, aucune excuse.<br />Mon minimum d’existence est remarquable par cette médiocrité des mi-parties qu’il affectionne; il s’abandonne de velléité en velléité, sans jamais sombrer dans la grande dèche noire; les géniteurs secourent alors leurs mol avorton.<br /><br />Ça n’a pas le charme débraillé des rutilantes épaves héroïques des Réjean Ducharme, des VLB, des autres conteurs des êtres d'exception de la déchéance, revoyez vos jugements sur la réussite, grandeur dans la boue, etc.Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-85779968340169806382008-10-30T20:39:00.002-04:002008-10-30T20:53:59.809-04:00De l'art de la conversationJe consulte de temps en temps un <a href="http://xyul.ca/">webmazine</a> qui se veut principalement dédié aux hommes, tout particulièrement les urbanites cossus d’âge moyen. En ce webmazine écrivent certaines chroniqueuses, dont la quête ultime est de révéler les mystères angoissants de la nature féminine<span style=""> </span>à ces confus Sigisbées. En effet, la Femme, entité ubique subdivisée en de multiples sous-organismes,<span style=""> </span>(qui auraient tort de se considérer comme des individus à part entière) pose cette énigme essentielle, ontologique même : Que veut-elle? <p></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Je me ravise; peu nous importe ce que femme veut. La seule question admissible est la suivante : Que veulent les Femmes de la part des hommes?</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Allons! Cette question suppose encore non seulement trop<span style=""> </span>de spécificité selon chaque sous-organismes, mais encore l’idée, farfelue certes, de volontés immanentes qu’auraient les femmes. Voyons! Après le féminisme, fléau innommable dont les ravages le sont autant*,<span style=""> </span>il ferait beau jeu de supposer pareilles sottises. Les femmes, et c’est connu, obéissent à ces mécanismes secrets que nos vaillantes chroniqueuses tentent d’exposer aux yeux ravis des galants malchanceux. Ces mécanismes sont dictés en toutes choses par les impératifs du Féminin, l’Éternel du nom. </span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Voici donc la vraie question : Comment obtenir les femmes en contentant l’Éternel Féminin?</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">C’est ce dont la plus brave de nos Écuyère, bravant les foudres divines en dérobant ce fruit de la connaissance gnostique, disserte <a href="http://xyul.ca/xxonxy.php">en ces pages.</a></span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Moi, être dénaturé et indigne d’appartenir au Sexe, ne saurait vous dire si cette éminente Dispensatrice de Vérité est entrain d’atteindre à la Source du Féminin.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Mais justement, en tant qu’être dénaturé, je ne conçois pas que de pareilles stratégies puissent fonctionner.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">En me départant quelque peu des humeurs fielleuses que me donnent<span style=""> </span>les Divagations sur la Femme, j’ai réalisé qu’en fait, ce type de chronique<span style=""> </span>est symptomatique d’une grande carence de la société moderne, quelque chose dont la perte est à déplorer et dont nous sommes en droit d’être nostalgique; </span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">La Déchéance de l’Art de la Conversation.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">(Terrible! C’est terrible.)**</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Je paraphrase ici le webmazine susmentionné : « Votre entrée en matière devrait toujours, toujours être à propos d’elle parce que, convenons-en, les femmes aiment discourir à propos d’elles-même »</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Clairement. L’Éternel Féminin exige des idolâtries; ne craignez rien, mes preux! Puisque toutes les femmes <span style=""> </span>se font dicter leurs conversations par leur Surentité Supérieure, les réponses données seront toujours insensiblement les mêmes. Vous voyez! Tout simple. Quelques trucs passe-partout et hop! On est en affaire. Nul doute qu’ainsi vous trouverez cette compagne auprès de laquelle votre cœur soupire, cette intime confidente modelée comme pour vous convenir, cette âme vous épousant, vous complétant, vous transfigurant! Ah! Tout ça grâce à un coup d’œil savamment dosé et quelques sésames tout-aller! J’ai peine à y croire.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Ok, je pense que j’ai épuisé ma réserve de fiel.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Sérieusement, là.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA"><span style=""> </span>Le jeu subtil et délectable de la séduction est, dans un climat social où il nous en coûte trop d'individualiser notre comportement, réduit à une série d’instructions comme pour une recette de dîner Kraft; c’est fade, c’est bête, c’est tout préparé d’avance et ça goûte les agents de conservations. </span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Je veux bien admettre qu’établir un premier contact soit difficile : mais un peu de naturel, d’originalité et d’habileté à cibler devrait<span style=""> </span>faire le compte.</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">Anyway, ce genre de recherche du couple à tout prix, ce n’est que l'angoisse qui se met en scène. On conspue la solitude, qui seule permet de savoir qui est-on, ce que l'on veut, où va-t-on. Avec un calme répit sans socialisation, tous le bruit de l'Autre cesse, la bourbe redescend, les eaux redeviennent claires, et on peut lire en soi-même bien plus aisément. Cette sérénité est un véritable appât; les intentions sous-jacentes disparues, les gens seront bien plus enclins à engager une conversation signifiante avec vous. Et peut-être qu'un heureux dénouement en sera le salaire. ***</span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA"><o:p> </o:p></span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">*Probablement parce que dans les faits, ces ravages sont aussi imaginaires que ce fameux Éternel Féminin.<br /></span></p> <p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: normal;"><span lang="FR-CA">** Vraiment terrible.</span></p>Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-679710708967264446.post-86208280274541371722008-10-27T19:36:00.002-04:002008-10-27T19:52:30.611-04:00Code Secret[…] Dans l’extrait étudié, nous sommes mis en face d’un moment particulièrement pénible pour le spectateur, à savoir l’auto-humiliation (pourtant involontaire) du principal protagoniste. En effet, celle-ci, confrontée à la perception peu flatteuse qu’a d’elle le maître, s’effondre en larmes, larmes suscitées par des remarques qui sont en elles-même plutôt anodines. Nous démontrerons que cette brutale chute de tension sociale dont l’héroïne subit le contrecoup est en plus grande partie la résultante de ce face-à-face avec son propre reflet.En effet, ce reflet est en si grande dichotomie avec ses intentions et l’essence de son être que l’héroïne, complètement déstabilisée, devient une enfant fragile, friable même, pour qui toute critique est une atteinte mortelle à l’âme. C'est que, comme nous l'apprendrons au chapitre suivant, l'écart entre le soit et l'autre, l'ego et l'image est irréconciliable et l'impuissance dans laquelle se sent l'héroïne d'offrir à l'Autre une image au moins adéquate <span style="font-weight: bold;">lui donne l'impression de n'exister qu'incomplètement</span>.<br />Dans l'extrait, l’auteur utilise une focalisation complètement interne, la vitesse du récit se ralentit à l’extrême sans toutefois devenir pause, et la panique du protagoniste nous englobe. Une succession de souvenirs à demi-étouffés point dans l’esprit de l’héroïne, souvenirs présentés non pas sous la forme d’une déchronologie typique, mais plutôt comme des sortes de cris sourds. Bien que faisant appel au passé, ces cris ne sont donc pas des analepses au sens propre du terme. Ils prennent forme de réminiscences vagues, presque informes (« elle y touche… je me brise… ils riaient de moi… Moi et les autres… Mes insuffisances », l.39 à 46) et l’héroïne, en proie à sa tristesse incontrôlable, ne sait pas elle-même en quoi consiste cette tristesse.<br /><br />Nous pouvons séparer l’extrait en trois mouvements.<br />Dans le premier mouvement, une phrase que l’héroïne semble considérer comme banale (« qu’est-ce qu’il a, mon ton? » l.15) pique le professeur qui, se sentant interpellé, contrefait railleusement notre protagoniste. Ce malentendu bénin annonce un premier écart entre intention et réception.<br />Dans le deuxième mouvement, l’héroïne, (que nous avions connue fière au début du roman) s’aplatit littéralement devant le maître, avoue sa panique. La relation maître-disciple se change alors en relation juge-accusé, au moment où le maître dit cette phrase désarmante, mais lourde d'implication si l'on considère l'emploi des pronoms : « Je vous dit ceci entre vous et moi » (l. 29). Débute alors le sous-mouvement de la marée d’émotion qui finira par submerger l’héroïne au mouvement final. […]Madame Poulpehttp://www.blogger.com/profile/16817447303588645089noreply@blogger.com0