Journal du bord.
Le bras droit m’élance comme si on tirait les muscles au-delà de la peau de l’extrémité des doigts érigés. Si ça serait le bras gauche, je pourrais me dire, au moins, crainte de Crise du Coeur, je pourrais appeler, au moins, dire, j’suis malade, hey, la shoppe à marde se passera de moi.
Le département doit être juché sur mon épaule droite. C’est ça qui pèse de même. 20 isolettes en plexiglas sur la clavicule.
J’ai des bouchons dans les oreilles, les sons m’agressent trop. Je perçois quelque chose, auditivement, un genre de trame de plusieurs notes, c’est beau, j’ai entendu ça au début d’une chanson des Black Angels je pense. Y’a quelque chose d’initiateur et d’apaisant dans cet accord que joue ma circulation.
Je me fléchis le membre, rien à faire, les signaux d’endolorissement persistent. Ah ben tsé. Y’a pire tsé.
C’est l’hébétement. Je ne suis plus la même personne. Quelques contacts sont débranchés, il y a des choses hors d’atteinte dans mon esprit, c’est étrange.
La bière goûte la pisse, le skunk, le pot résineux.
L’amour est élusif, il me laisse détremper ma culotte, littéralement, il atteint à peine le bord de ma fesse pour le faire.
Je m’étendrais, ça va mal pour boire.
Je fumerais mais je ne sais pas si j’en ai envie.
Faut réécrire.
Marde, marde, marde.
Il faut s’y faire.
Flaubert dit quelque part dans Madame Bovary, et je cite, imparfaitement et indirectement, que chaque fils de bourgeois s’est déjà cru un poète.
Riez et pleurons.
4 commentaires:
La vie est ailleurs de Kundera est une merveilleuse et pathétique illustration de ta citation.
Je te souhaite des vacances.
Ah pas luuuuui!
Son insoutenable légèreté de l'être aurait d'un s'appeller insupportable siruposité de mes guêtres...
Enfin j'accorde tellement de considération à tes choix littéraires, je conscendrai peut-être à m'y réessayer.
Merci pour le souhait. Le stress a fini par tomber. Je pleurais depuis deux jours en revenant du travail.
La vie est ailleurs est un roman ironique à en hurler "noooon! trop con !" où que tu sois, dans le métro ou à la bibliothèque nationale. Un roman très méchant pour son personnage.
J'ai acheté Le planétarium de Nathalie Sarraute à cause de toi...
Je regrette pas... Très captivant, très fin, finalement il n'y a aucune intrigue à part celles qui sont dans l'esprit des personnages.
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À propos du stress : faut y voir. Tu peux pas vraiment vivre dans des conditions semblables.
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En faisant des recherches pour le tuborama, je suis tombée sur la pire chose jamais vue : une maladie de peau de poupon dont les images m'ont hantée jusqu'à ce que je me couche.
Disons que je peux pas imaginer ton travail.
Poulpe, pourquoi tu viens pas danser avec nous? Ça va te détendre. On pourra toujours jaser à ma table Duran Duran, aussi.
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