Extrait d'une lettre que je n'enverrai pas:
"...Le jour de Noël dernier, en proie à un certain sentiment de solitude, et je ne peux m’empêcher de penser maintenant que c’était prémonitoire, ou annonciateur, le lien est grossier, mais il est dur d’y résister, je m’étais accroupie au bord du lac Memphrey-Magog et je regardais la glace. Il faisait soleil, la lumière excédentaire rejaillissait dans le ciel, ça faisait un deuxième rebond vers la terre enneigée, ça ressautait encore dans toutes les directions. Il y avait du vent au sol qui soulevait des nuées de flocons follets et scintillants. Une belle journée.
Je regardais la glace, donc, avec une certaine fascination. Sous celle-ci, en effet, le ressac persistait, malgré l’hiver, et léchait le sable à intervalles réguliers. L’eau se retirait, puis revenait. Un mouvement qu’on connait tous.
Le lac, sous sa coque gelée, ne s’interrompait pas dans sa continuité. Les courants persistaient, échanges d’eaux froides et d’eaux chaudes, remous et autres phénomènes propre à icelui.
[Ainsi], sous la surface gelée, existent des volumes d’eaux mouvantes, presque terribles. Pourtant, il reste très facile de marcher dessus... Sans même avoir le soupçon de ces abîmes remuants..."
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