3.1.08

Têtes Parlantes

Don’t you worry bout me, mais ils ont augmenté le facteur G dans mon scaphandre, je dois être dans le 1.2 … L’alcool tape plus fort qu’usuellement. Mon foie élimine mal. Mon rapport à l’alcool s’est modifié. On dirait que les conséquences des excès se font enfin traitées cognitivement.

Mon rapport aux gens se modifie aussi.

C’est peut-être à force de ruminer le Voyage, d’avoir enfin assimilé la grande puérilité des paroles… D’avoir fait passer cette idée du stade des manipulations conceptuelles à celui de comportement appliqué…

Dans certaines situations, je sais que toute conversation sera un échec. La communication est trop empêtrée de biais préalables pour s’effectuer. Je n’essaie plus de dire. Je me tais. Il se fait une petite épaisseur d’un silence relatif autour de moi. Leurs mots y rebondissent, font quelques ricochets, finissent par s’y enfoncer, en faisant des bulles molles… Des réponses ténues, minimales se fraient un chemin à travers mon mutisme vers eux.

Ça te tue une conversation…

Le dépouillement de mes répliques pourrait sembler être de la coquetterie intrigante ou du snobisme hautain.

Mon laconisme ne provient en fait que d’un certain désenchantement triste.

Ma voix s’étouffe sous l’empilement des menus impairs verbaux de jadis.

Je réserve mes mots, sans doute. Comme s’ils avaient acquis de la valeur malgré l’abus que j’en ai fait.

Enfin, ça a donné des résultats intéressants au réveillon de cette année.

J’ai eu le loisir d’observer les gens et, tout particulièrement, de vérifier quelques aphorismes :

- Pour un spectacle il faut des spectateurs;

- Vieillesse n’est pas sagesse;

- Les madriers dans nos yeux ne nous empêchent pas de voir la paille dans ceux des autres;

- Il est possible d’atteindre une masse critique de cris si l’on réunit suffisamment de parenté et d’alcool;

- Les voies de l’agoraphobie sont impénétrables.

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