20.5.08

Marée haute

Bon, ça va faire.
Je ne vais pas m'empêcher d'écrire par peur que quelqu'un, quelque part, ne considère pas mon matériel comme indubitablement génial. Fuck ça. C'est écrire qu'il faut, et si ça me chante de faire de l'intimisme, de la glossolalie, du name-dropping ou de l'humour observationnel douteux, je vais le faire, et que ceux à qui ça déplaît se rentre le doigt dans le cul jusqu'au coude, voir si ça me dérange.

On va commencer par une
MISE À JOUR:
- J'ai juste eu des A cette année. Dans tous mes cours. Yeah!

- Je suis maintenant fonctionnaire. Je gère de la paperasse dans une unité de soins intensifs dans un Centre Hospitalier. Je dirige le flux des appels qui orbitent autout de tous ces petits couffins plexivitrés.

- J'ai un genre de relation. Bien que je sois entrain de battre mes records en matière de longévité de couple, plus avant je m'y enfonce, plus je constate les dualités paradoxales de sentiments en moi s'amplifier. L'amour côtoie la haine, le désir se change en dégoût, l'irritation succède à la tendresse, le besoin inconditionnel de sa compagnie alterne avec des envies farouches de solitude, la gratitude se change en ressentiment intense. Ces oscillements entre des états aussi polarisés me rendent tout-à-fait perplexe. Je me rend compte que quelque chose cloche dans
mes relations avec autrui. Il y a matière à investiguer, je rumine ça depuis un certain bout déjà.

- Je lis Proust, Burroughs, Sacher-Masoch, Nizan... Je ne prétends pas que ces lectures soient toutes égales.

- Je ne sais pas si je suis contre Sainte-Beuve ou "contre Wilde" au contraire, mais j'ai l'intention de débatre de ces deux optiques prochainement. (c'est-à-dire sur ce prestigieux blog.)

- Je n'ai jamais été aussi dépolitisée; j'aurais envie de dire déplubicisée si le mot existais. J'évite de m'informer sur ce qui se passe en toutes choses avec une application que l'indifférence seule ne pourrait expliquer (je n'ose même plus lire les blogs!). Je ne suis pas dupe de moi-même, je compte enquêter là-dessus aussi.

- L'inspiration et le goût d'écrire reviennent à mesure que je me rend compte d'avoir le droit de ne pas composer des oeuvres de génie dès le premier essai. Un embargo littéraire de plusieurs années s'achève donc. La lecture des mémoires de Beauvoir ainsi que les notes biographiques sur Proust, Céline et de nombreux autres n'y sont pas pour rien.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Proust rocks like a hurricane!

Madame Poulpe a dit…

Oui en sale. Comment ai-je pu me tromper à son sujet si longtemps

Anonyme a dit…

J'ai déjà essayé d'entrer dans son espace temps mais je me suis planté assez lamentablement. Un amour de Swann, je crois. Ado. J'ai lu ça dans le métro. Complètement ridicule. Il ne m'en reste qu'un vague dégoût des mondanités.
J'ai jamais osé recommencer, mais il faudrait bien un jour que ça se produise. Hamac, jardin, bière, longues, très longues vacances...

Madame Poulpe a dit…

Disons que pour lire Proust il faut perdre toutes vélléités de moralisme de lecture, c'est-à-dire, essayer de trouver dans ce qu'on lit quelque chose de plus vrai, de plus beau, et de, (même si on ne se l'avoue pas nécessairement), tellement ressemblant à nous. En plus de ses grandes machines syntaxiques qui imposent un rythme de lecture quelque peu ardu, c'est quand même un gros exercice intellectuel. Une fois les bonnes optiques et vitesse adoptées, parcontre, c'est une douce croisière que ces livres là, il répète et renchérit si souvent sur ses concepts que l'attention est libre de voguer au gré du flot...