Oh, je ne vois pas pourquoi je m’en faisais; ou plutôt, je me suis trompée de motif à me les faire. On s’en fait pas pour ça; si je m’y compare, j’ai bien suffisamment la taille. C’est tous les trucs de courses et d’haleine, pour lesquels faut s’en faire.
S’en faire, mais de quoi au juste; de la bile! Et bien amère. Question qu’on mutte nos falloir en aller. Remarquez, d’ailleurs, que le verbe falloir tel qu’employé en sa forme la plus courante est construit à l’aide de l’emploi passif du verbe être en latin, alors que le verbe aller, lui, ne connais même pas de forme passive. Je trouve ça révélateur, question conditionnement par le langage. Il faut que je m’en fasse (de la bile) : passif. Je vais le faire : actif. C’est dans la grammaire, comme le reste.
Parlant de s’en faire, de l’haleine, je suis allée courir hier, mais pas parce qu’il le fallait; quel bien fou il en est résulté! Enfin, je serai plus intégralement compartimentable pour le désir des hommes!
Ah oui, la belle imposture, ça. On m’en fait, des yeux. On y va même avec la tendresse. C’est vaguement repoussant. Oh, c’est pas à cause des initiateurs de ces sentiments, pas non plus directement, à cause de la passivité avec laquelle je subis cette application de leur intérêt à ma personne. Ou enfin, c’est bien ça, mais en déguisé; j’ai la sensation lancinante d’être au sein d’une vaste supercherie. Car en vérité, il ne s’agirait pas de moi. Trop d’actions/réactions non concordantes selon l’expérience que j’en ai eue. Mais comme il sonne, l’appareil! Pire qu’un moniteur néonatal. Mais comme je suis fascinante!Parce que, n’est-ce pas, n’importe qui qui ferme sa gueule et saisit assez juste pour le signifier au moment pertinent devient un être de prix. Quelle écoute! Quelle intelligence!
Je prends bien soin de ne pas me laisser échapper. Pas qu’on y découvrirait quelque chose. Quand je m’oublie, je ne tarde pas à me rendre compte qu’on n’avait pas remarqué.
« Et moi et moi et moi ». Ou un moment de silence; laissez tremper dans Javellisant MC pour désincruster la tache.
Mais la tache la tache la tache, peut-elle vraiment disparaître? Est-ce qu’on la devine ou pas? Il me semble impossible qu’on puisse s’attacher à autant d’insipidité bien récurée. Tout le monde aime son reflet dans la casserole, j’dis pas…
C’est aliénant, que diable, être aimable! Ça me tue, là! Bon! Je ne la connais pas, moi, cette vague cruche! Qu’est-ce qu’elle à, à vouloir me posséder? Elle m’évide pour prendre la place! Elle m’étouffe, elle vous absorbe trop! Vos débordements!
Je me le façonne mon malheur, je sais bien. C’est les verbes falloir et aller, je les dose mal.
3.6.09
Falloir et Aller
- Madame Poulpe - 19:11
Libellés : aliénation, intimisme, silence 0 commentaires
Inscription à :
Articles (Atom)