30.3.09

Finalement j'ai pas de coeur :

""Fuck me encore mon animal
Fourre moi mon corps
La chair, le muscle et le mâle
Électrisent ta poigne d r e t t e
Tu prends et tu rues;
Pantèle et râle de renfort.

Touche moi encore, ma bête
Prédateur d’albâtre
Tâte toute ma peau
Que le métal de tes anneaux
Frotte la langue folâtre

Encore, me pénètre
Fais moi le toute la nuit
Presse-moi sur quatre-vingts mètres
Étends moi ce qui luit
D’un pouce sévère
J’humecterai ton pavillon
Retrouve ! ""

25.3.09

Clics et blops existenciels.

D'abord les clics, parce que c'est davantage drôle:
ABONNEZ VOUS À MOI. Pourquoi? Parce que j'ai définitivement les meilleurs abonnés.
***
Quelle est l'étymologie de "qu'in"? Peut-on dire que le système vocalique des Radio-Canadiens fonctionne davantage sur un système de durée que de timbre? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec leur mirifique cafétéria?
***
Ces temps-ci, je croise des gens auxquels j'ai pensé la veille. J'entend aussi des blagues qui font références à des rêves que j'ai eu quelques nuits plus tôt [par exemple, dans un rêve de y'a deux nuits, mon père voulait m'appeller "Denis". Pis là, aujourd'hui, j'entends dans le corridor du huitième étage une medame de l'asso de (C)litt qui se fait traiter de Denis par l'espèce de pas fin qui s'arrange toujours pour me lancer des craques pas assez audibles pour que je puisse y répliquer dans une optique conversationnelle, juste assez pour me faire chier, j'suis à veille d'amener ma tapette à mouches à l'école pour y sacrer deux trois ptits coups sul'chapeau la prochaine fois. Parce que JE LE SAIS que ça se fait pas un double négatif ostie c'tait une blague reposant sur la matérialité du langage si tu veux me bitcher fais le DIRECTEMENT ostie de LÂCHE qui se remonte son ego incertain en prouvant sophistement la pseudo-supériorité de son intelligence pas convaincante CHRIST. Bon. Ouf.]
***
Maintenant les Blops;
L'autre jour dans rue.
Type louche derrière moi. D'abord, je me sentais déjà affolée, sur les frises de la paranoïa pour les raisons que l'on va voir dans le Blop suivant. Il ronchonne, inaudiblement (lui aussi le CÂLICE--(finalement le dernier clic était un hybride de blop)) , des affaires vraiment étranges. Je ne les comprends pas; c'est des mots séparés, prononcés sur un ton hargneux, de vindicte, même.
J'ai lu assez de rapports d'enquêtes sur les viols dans ma vie pour savoir quoi faire dans pareille situation; d'ailleurs ma tactique fonctionnait aussi comme une tentative de psychothérapie visant à faire face à mes peurs.
Je me suis, donc, rangée sur le côté et je l'ai fixé dans les yeux en attendant qu'il me dépasse. J'avais calculé que c'était la chose la plus prudente à faire, étant donné le nombre de quidams pédestres présents sur les lieux.

Et là ça devient franchement kafkaesque.

Nous marchons à la file. Je suis maintenant derrière.

Il se retourne en ambulant toujours, et il m'interjecte: "T'as tu peur que j'te saute dessus, kâââlice?"

Je réponds pas. Je le regarde dans les yeux.
La marche continue.

Il se retourne alors de trois-quarts vers moi, pour me dire:
"J'ai-tu l'air d'un agresseur sexuel, stie"
Je ne réagis pas. Lui fixe l'orbite, encore. Je commence à être troublée de voir que la portée de mon geste a été si clairement entendue. Anyway, je reste de glace.
Marche en file.

Il se revire vers moi pour la dernière moi, et maintenant seulement à demi.
"J'ai fait d'la prison, mais pas pour agression sexuelle!"
Même manège de ma part. Il finit par changer de trottoir (c'est son dernier quartier et la nouvelle lune de notre échange).
...Doude!
***
J'ai rompu avec P-L.
Le feeling? Pareil que dans La Prisonnière*, et ensuite Albertine Disparue*. Je ne suis pas dévastée, mais j'avais pas prévu l'étendue réelle de ma tristesse de maintenant.
Vous savez, à force d'être partagée dans mon éternel conflit entre la vision que les autres ont de moi, la mienne qui rejette la leur ou qui doute ou qui tente de voir ce qu'il y a sous leurs jugement et mon miroir posé devant mon reflet établi par mon regard et autres-considérations, il vient un moment où j'arrive à être complètement étonnée par des émotions pourtant bien prévisible, et de rester coite devant la réalisation que je suis moins monstrueuse que je crois qu'on ne me fait.
Tu vois maman? J'ai-un-coeur-je-penses-aux-autres. Je sais que tu vas me sortir le discours tout contraire.
Pas envie de me battre avec tes croyances sur moi, j'ai décidé que c'était surtout du dogme, bref, de l'essence imposée, et je me veux toute transcendance délibérée, dans la mesure du possible.

J'ai eu de la peine de faire de la peine. J'ai douté, doute encore de ce que je voulais et veux. Mais j'admets que je désirais, avais besoin de cette solitude.
***

*Proust. Pis moé j'capitalise mes titres à l'anglaise (et à la Romantique). Empêchez-moi donc, pour voir!

23.3.09

Clics existenciels II

Le professeur concupiscent remet ça.
Lui: "Je n'égare jamais les copies de mes élèves, sauf dans mes cauchemars..."
Moi: "Justement, dans les miens aussi"
Lui: Grand éclat de rire et: "Elle est bonne!!".

...Hein? C'était drôle c'que j'ai dit?

Mais j'avais presque un décolleté. Ce n'est pourtant pas tant la craque de sein, d'après moi, que les lunettes.
***
Il paraîtrait que je peux obtenir le même effet de béatitude incroyable que je ressens depuis LE vendredi sans l'illégalité, et cela en me procurant du 5HTP. Sérotonine, je t'aime. Parler aux humains, je t'aime.
***
J'ai 23 ans et maintenant, je suis capable... de faire des choses.
***
Serait-il possible qu'il n'y ait pas que de la propagande commerciale dans cette urgence de tous les sport-experts à nous recommander des beuhönnes choüssure de coürss'? J'ai si fucking mal à la hanche.
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Je me méfies encore, mais ça me dérange moins.

Clics existenciels

L'autre jour j'ai pris de la drogue, ça a changé ma vie.
Pour le mieux!
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Si, pour une raison inexpliquée, un escalier de votre domicile qui vous est particulièrement familier gagnait ou perdait quelques pouces par marche durant la nuit, je peux vous garantir que vous vous pèteriez la gueule le matin suivant.
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À 18 ans, j'aurais dit oui, parce que j'étais convaincue d'être si laide et non aimable que l'occasion devait nécessairement être une chance inespérée. À 23 ans, ça m'intéresse pas d'être un rebound. On change!
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Je lis beaucoup d'auteurs morts, parce que je les trouve plus facile d'accès. Et rien, ni personne, surtout pas l'auteur lui-même, peut venir s'immiscer dans la communion parfaite que j'ai avec lui.
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Moebius ne nous a toujours pas payé.
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Il massacre le langage même dans mes rêves. Il a des excuses dans mes rêves aussi.

8.3.09

L'introduction qui ne sera pas (ou sera?)

J'ai conscience de me tirer dans le pied avec ce cabotinage, mais vous feriez la même chose que moi si vous aviez à subir les 170 pages de galimatias intello-littéro-philosophico-critique que je dois me taper à toute vitesse, avant demain:

<< Il y a de ces livres qu’on devrait commencer par la fin. La matérialité du langage ne nous permettant pas une telle incartade à la linéarité de tout écrit (malgré ce qu’on en dira), il faut, en dépit de cette constatation, subir l’entonnoir sémantique que nous proposent ces textes. Effet de l’impatience de cette lectrice, ou manque de relation de contiguïté entre les propos du livre, la lecture de « Tics, tics et tics » d’Ora Avni fut une lente remontée à la surface, dans des eaux littéraires embourbées par un foisonnement de termes savants fascinés, semble-t-il, les uns par les autres. La lumière était, dans ce cas-ci, à son rendez-vous au bout du tunnel. L’essai, qui porte comme sous-titre « Figures, Syllogismes, Récit dans Les Chants de Maldoror », se divise en deux parties, l’une qui est à proprement parler une explication de texte et l’autre, un traité sur la rhétorique se disant « plus général ». Cette scission de l’essai divise d’ailleurs pareillement les Chants de Maldoror, mais en respectant l’ordre d’origine desdits chants. La première partie traite donc des Chants I à III et la deuxième partie, d’une manière moins resserrée, des chants IV à V; l’essai sur le Chant VI tient lieu de conclusion. Fantaisie de l’essayiste ou logique supérieure à notre entendement? L’essayiste voulait-elle analyser une œuvre, ou explorer un problème de stylistique précis? C’est ce que ce compte rendu tentera d’exposer. >>